JARDIN DES PLANTES
Le Jardin des Plantes et la Faculté de Médecine ont plus de quatre siècles d’histoire commune.
Le Jardin des Plantes et la Faculté de Médecine ont plus de quatre siècles d’histoire commune.
Le Jardin des Plantes est le plus ancien fleuron du patrimoine de la Faculté de Médecine. Plus de quatre siècles d’histoire commune unissent sans interruption ces deux institutions. Leur complémentarité découle d’un objectif commun, la connaissance, l’exaltation et la sauvegarde du vivant, de l’être humain pour la Faculté de Médecine, du monde végétal pour le jardin botanique.
Au Moyen-Âge, Montpellier s’impose comme une cité commerçante, bien placée au contact de la mer, de la plaine et de la garrigue. Il s’y vend de simples épices pour la consommation courante mais aussi à usage thérapeutique. La médecine et plus généralement l’enseignement médical s’y développent. Parmi les enseignants, d’illustres savants occupent les chaires. Gui de Chauliac et Arnaud de Villeneuve furent des précurseurs, Michel de Notre Dame dit Nostradamus et Rabelais des élèves notables. Tous se préoccupent de Botanique.
Guillaume Rondelet fondateur de la botanique scientifique, à l’occasion d’un arrêt des grands jours de Béziers en octobre 1550, officialise l’herborisation. La cité sera l’une des principales capitales de la botanique mondiale jusqu’à nos jours.
Un Jardin des Plante trouve sa raison d’être, sinon dans la cité au moins dans l’esprit de ceux par lesquels le rayonnement de la ville se fera. Rondelet n’est-il pas lui-même le fils d’un « aromatarius » , c’est-à-dire d’un marchand d’épices? Son temps voit naître un modeste « hortulus » attaché à l’Université de médecine. Qui aurait pu dire alors qu’apparaîtrait bientôt, de la volonté d’Henri IV exprimée au terme de deux lettres patentes du 8 décembre 1593 et grâce à un passionné, le prestigieux Jardin Royal de Montpellier, 40 ans avant que Paris ne vît éclore le sien ?
m² de superficie
espèces de végétaux à ciel ouvert dont 760 arbres
espèces de végétaux en serres
C’est au médecin Pierre Richer qu’il convient dès à présent de rendre hommage, car c’est lui qui concrétisa, peu avant la fin du XVIe siècle, ce que la pensée des précurseurs avaient jadis cristallisé, en créant à Montpellier « un jardin royal » pour l’enseignement des plantes aux futurs médecins et apothicaires.
En 1622, sous le règne de Louis XIII, le premier « jardin médical » de Richer (ennobli sous le nom de Belleval) fut anéanti pendant le siège de Montpellier. Cette destruction entraîna, par contre coup, la création d’un second jardin royal à Paris, jardin qui ne fêtera son quatrième centenaire qu’en 2035.
Richer consacrera, sa vie durant, tous ses efforts et sa fortune à mener à bien ce projet. Il rétablit le jardin de Montpellier sur ses propres deniers et consacra les dix dernières années de sa vie à son embellissement en réparant inlassablement les outrages que lui avait fait subir la guerre civile. Par sa passion et par son œuvre, Richer de Belleval s’inscrit dans la tradition des botanistes montpelliérains.
Dans l’Ancien Régime, le Jardin montpelliérain a connu d’éminents médecins-naturalistes comme Pierre Magnol, le plus grand botaniste de son époque, François Boissier de Sauvages, correspondant de Linné, Paul-Joseph Barthez, Antoine Gouan et bien d’autres. C’est dans son Ecole systématique, au rayonnement universel, que fut élaborée une première classification des plantes par famille et divulguée la méthode linnéenne en France. Ce haut lieu scientifique est consacré par les bustes de tous les savants qui ont oeuvré ici.
Véritable prouesse technique par la savante utilisation de l’ombre et du soleil, le jardin devint bientôt un paradis pour l’esprit humaniste, illustré par des maîtres aussi habiles en médecine qu’en botanique ou en anatomie. Il est le rendez-vous donné par les vénérés maîtres, tant aux étudiants qu’aux curieux, durant lequel, parfois en compagnie de jardiniers, ils parcourent les allées à la découverte des plantes utiles ou curieuses. On y devise autant que l’on enseigne. On y expérimente autant que l’on observe, et cette tradition demeure pendant tout le XVIIIe siècle durant lequel le Jardin Royal est le théâtre d’un enseignement public.
A la fin du XVIIIe siècle, ce jardin faillit disparaître en même temps que l’enseignement de la médecine. Il connaît une seconde jeunesse à partir de 1800, du temps d’Auguste Broussonet, d’Augustin-Pyramus de Candolle, d’origine helvétique, et d’Alire Raffeneau-Delile qui entretenaient d’étroites relations avec le Muséum. Son renouveau est marqué par une belle orangerie datée de 1804. A deux reprises sa superficie augmente considérablement, entre 1808 et 1851, grâce à la municipalité de Montpellier qui acquiert divers terrains et en fait don à la faculté de Médecine. Sur désormais 4,5 hectares, le nombre des espèces en culture peut être, dès lors, augmenté notablement.
Nombreux sont les naturalistes qui ont perfectionné leurs connaissances lors d’un séjour à Montpellier, comme Thomas Platter, futur anatomiste de Bâle, Ogier Cluyt, deuxième préfet de Leyde, Pierre-Joseph Garidel et Joseph Pitton de Tournefort, aixois et compagnons d’herborisation, Jean-Baptiste Fusée-Aublet, spécialiste des ligneux exotiques, Philippe Commerson, rendu célèbre par l’expédition de Bougainville, Jacques-René Quoy qui accomplira 60 000 lieues de navigation et décrira maintes espèces animales et végétales, et bien d’autres…
En 1889, le jardin avoisine un Institut de Botanique, créé par le professeur Charles Flahault. Cet institut, ayant actuellement pour attache l’Université des Sciences et Techniques du Languedoc, est toujours un lieu de recherches, principalement dans le domaine de l’écologie.
Ouvert au public en 1841, il est fréquenté par une pléiade de botanistes, médecins et pharmaciens, écoliers et étudiants, mais aussi par des amateurs de la flore et des touristes, souvent étrangers au pays. Son charme romantique séduit de nombreux poètes, comme Paul Valéry et André Gide, qui viennent y méditer auprès du cénotaphe de Narcissa, une fabrique du XVIIIe siècle consacrant une légende touchante.
De ces épisodes glorieux, Montpellier conserve de nombreuses traces, et notamment différents herbiers, issus de dons et legs. L’herbier des médecins, commencé par Chirac et Chicoyneau au XVIIe siècle, est à l’origine d’une collection de quatre millions d’échantillons végétaux. Et de collections iconographiques sans prix.
La botanique médicale du Moyen-Âge fut le ferment de l’essor de la science botanique moderne à Montpellier. Le jardin des plantes de Montpellier correspond actuellement pour échanges de graines avec plus de 700 autres instituts similaires de par le monde.
Situé à l’angle du boulevard Henri IV et de la rue Auguste-Broussonnet, le Jardin des Plantes élève gracieusement vers le ciel ses frondaisons, témoins vivants et glorieux de l’enracinement d’une Université au cœur de sa ville. Jardin, Université et Ville demeurent liés par plusieurs siècles d’histoire commune, faisant de cette cité, aux dires d’Urbain V, «un riant jardin de science» .
En 1910, l’Union des Étudiants voulut élever un monument à Rabelais, sur l’Esplanade, à proximité du local de l’association. À l’instigation de Paul Ravoire, leur Secrétaire Général, une souscription fut lancée et un grand concours national, ouvert auprès des sculpteurs. Deux sculpteurs, tous deux élèves de Jean-Antoine Injalbert, étaient en concurrence. « En vin vérité » de Jacques Villeneuve fut préférée à celle du Biterrois Jean-Marie Magrou « Fais ce que tu voudras ». Ce choix entraîna une violente polémique journalistique.
Pendant quatre années, les gazettes locales se déchaînèrent. Il fallut la Première Guerre Mondiale pour apaiser les esprits. Quelque opinion que l’on ait de cette œuvre, que ses détracteurs comparaient à une cheminée ou une pendule.
Les rancœurs étant calmées, il fut décidé d’élever le monument au Jardin Des Plantes.
Le monument dédié à Rabelais et aux plaisirs de la vie fut inauguré par le président Millerand à l’occasion des grandioses fêtes du VIIème centenaire de la Faculté de Médecine, le 6 novembre 1921.
La foule réconciliée pouvait goûter un florilège de beaux discours.
Sur la face avant du Monument
Surplombé par le buste de Rabelais, encadré des portraits de Gargantua (à gauche) et Pantagruel (à droite), le monument est composé d’un bas-relief illustrant une fable de Rabelais,
“La morale comédie de celluy qui avait espousé une femme mute”.
Cette farce a été créée pour être jouée sur les tréteaux rue de la Loge et fut interprétée par Rabelais lui-même.
Voici un résumé très suffisant pour en connaître l’action. La femme était muette. Son bon mari voulait qu’elle parlât. Elle parla par l’art du médecin et du chirurgien qui lui coupèrent le filet. Dès qu’elle eut recouvré la parole, elle parla tant et tant que son mari excédé retourna au médecin pour lui demander de remédier à ce mal et de la faire taire.
“J’ai bien en mon art, répondit le médecin, des remèdes propres à faire parler les femmes. Je n’en ai pas pour les faire taire. Le remède unique contre bavardage de femme est surdité du mari.”
Le pauvre mari accepta ce remède, puisqu’il n’y en avait point d’autre. Les médecins, par on ne sait quel charme qu’ils firent, le rendirent sourd. La femme, voyant qu’il n’entendait mot, et qu’elle parlait en vain, de dépit de ne pouvoir se faire entendre devint enragée. Le médecin réclama son salaire. Le mari répondit qu’il n’entendait pas sa demande. Le médecin lui jette au dos une poudre par la vertu de laquelle il devient fou.
Le mari fou et la femme enragée se mirent d’accord pour battre le médecin et le chirurgien qui restèrent demi-morts sur le carreau. Ainsi finit la comédie.
Devant le Monument
On retrouve deux rondes-bosses qui illustrent l’Université :
Sur le bas du monument
L’artiste exalte la vigne et le vin en représentant le triomphe de Silène sur son âne suivi d’un chèvre-pied jouant du cor.
L’arrière du monument
Le revers du monument rappelle, avec le blason de l’Université, le grade docteur acquis par Rabelais à Montpellier.
“Vivez Joyeux” orne le dos du monument. Cette maxime guida la philosophie de vie de notre cher François, humaniste renommé.
Frère Jean des Entommeures à droite et Panurge à gauche, y sont aussi représentés.
C’est en 1986 que la main de l’étudiant se détache pour la première fois. Le froid vigoureux de l’hiver est mis en cause. M. Jammes, de l’association des Amis du Jardin des Plantes, viendra recoller les morceaux cassés.
Hélas, elle disparut une nouvelle fois.
A la suite de sa deuxième disparition, une légende voit peu à peu le jour.
La perte de cette main tenant la coupe, allégorie de « la dive bouteille » devient une quête dans laquelle chaque Carabin peut se plonger. En d’autres termes, la dive bouteille est perdue et c’est aux étudiants de la rechercher à travers leurs actes et en faisant vivre leurs traditions.
Depuis la perte de la main, le monument n’est plus appréciable dans son entièreté, malgré cette légende. Afin de permettre à quiconque de comprendre l’œuvre de Villeneuve, la décision fut prise en 2022 de refaire une main pour l’étudiant, en même temps que la rénovation complète du monument.
Lors de l’inauguration, l’ensemble des Montpelliérains ont pu retrouver la statue aussi immaculée qu’en 1921.
Pour fêter leur entrée dans la vie de Carabin, à la fin de leur deuxième année d’étude, les étudiants assistent à la cérémonie du Carabinage.
A cette occasion, leurs pairs les accompagnent pour prêter serment devant notre Maître.
Après cela, la coutume veut qu’une photo soit prise derrière le monument de Rabelais, où l’on peut voir la maxime de Rabelais, “Vivez Joyeux”. Cette phrase guide encore de nos jours la ligne de conduite des Carabins. La recherche de la curiosité positive et du savoir pseudo-encyclopédique restent des notions rabelaisiennes qui nous tiennent à cœur.
Marie-Anne GILLAIN naît en 1773 à Montreuil près de Versailles.
Elle est envoyée en pension chez les religieuses de la Visitation.
Pendant la Révolution, elle se réfugie à Etampes, chez une parente mère supérieure des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu.
Elle y suit les leçons du chirurgien et y exerce pendant deux ans et demi, de 1793 à 1796, les fonctions de dame hospitalière, c’est-à-dire de laïque offrant bénévolement ses services aux pauvres malades.
En 1797, elle revient à Versailles pour se marier avec Louis BOIVIN, sous-chef de bureau aux Domaines nationaux.
Rapidement enceinte, elle se retrouve brutalement veuve en 1798, à 25 ans, sans ressources et avec une petite fille à élever.
Elle décide alors de mettre à profit l’enseignement acquis auprès du chirurgien de l’Hôtel-Dieu d’Étampes et se fait admettre à l’École de sages-femmes de la Maternité en 1799.
En 1800, elle obtient son diplôme et part à Versailles pour y retrouver sa fille et exercer son métier.
En 1801, suite à la mort de sa fille, elle obtient de Marie-Louise Lachapelle l’autorisation de revenir à l’Hospice de la Maternité
En 1803, elle est nommée surveillante en chef de la section de l’allaitement. Elle occupe ce poste pendant onze ans, jusqu’en 1814. Pendant ce long séjour, elle en profite pour suivre les cours de sa protectrice, des chirurgiens de la Maternité (Baudelocque, puis Dubois) et des médecins en chef (Andry, et surtout Chaussier) dont elle recueille les observations et les leçons.
En 1812, elle rédige un Mémorial de l’art des accouchements, et le publie. Celui-ci est agréé par le ministère de l’Intérieur qui en fait un des manuels que reçoivent les lauréates de la Maternité.
En 1814, la place de surveillante qu’elle occupait est supprimée et elle est renvoyée, avec une gratification représentant la valeur de son salaire annuel, soit 360 francs.
A partir d’octobre, elle obtient alors un poste de garde magasin et d’économe à l’hôpital général de Poissy, qu’elle conserve jusqu’en janvier 1819, date à laquelle l’hôpital général est converti en prison.
Cette période de sa vie est mal connue : continue-t-elle sa pratique obstétricale en dépit de ses nouvelles fonctions, plus administratives ? Le fait-elle dans le cadre de l’hôpital général ? Dans celui d’une clientèle privée ? Toujours est-il qu’elle semble un temps bénéficier d’un traitement confortable de 1 200 francs annuels, soit presque autant que la maîtresse sage-femme de la Maternité.
En 1818, elle concourt anonymement au prix d’émulation de la Société de médecine de Paris, en présentant un mémoire sur les hémorragies internes de l’utérus. Elle obtient la médaille.
Le 1er février 1819, elle entre à la Maison Royale de Santé à Paris comme sage-femme surveillante en chef, avec les appointements modestes de 350 francs /an.
En 1821, une opportunité de promotion se présente à elle à l’occasion de la mort de Marie-Louise Lachapelle.
Le Conseil général des Hospices doit, selon la procédure, proposer au ministre de l’Intérieur une liste de cinq candidates à la succession de l’illustre sage-femme.
Le 14 novembre 1821, le Conseil se met d’accord après vote sur une liste où Marie-Anne Boivin occupe la première place ; elle obtient 12 voix sur 12 lors du premier tour destiné à désigner la première.
Un mois et demi plus tard, le ministre de l’Intérieur avalise le choix du Conseil.
Mais la lauréate refuse la place (ou plutôt démissionne), obligeant le conseil à proposer une autre liste. Pourquoi ce refus ? Tous les biographes contemporains expliquent cette décision par la promesse publique qu’aurait faite Marie-Anne Boivin à son ancienne protectrice de ne jamais la remplacer, même après sa mort. Si c’est le cas, elle respecta sa parole et c’est une autre sage-femme, Madeleine Catherine Legrand, qui est nommée en 1822.
Marie-Anne Boivin continue donc d’exercer à la Maison Royale de Santé où elle accumule les observations, les publications et les distinctions.
En 1828, elle présente un mémoire sur les avortements spontanés qui est couronné par la Société de médecine de Bordeaux.
En septembre 1835, à 62 ans, usée et fatiguée, elle prend sa retraite, et presse le conseil des hospices de lui verser une pension. Enfin, après une première attaque qui la laisse hémiplégique, elle meurt en mai 1841.
En 1902, une des salles de la Maternité rénovée reçoit le nom de Marie-Anne Boivin.
Elle naît en 1563 Boulevard Saint Germain ou à Mons dans une famille de médecins.
Elle se marie en 1594 à Martin BOURSIER, maitre chirurgien, élève d’Ambroise PARÉ.
Elle se trouve sans ressources quand son mari est engagé dans les armées du roi.
Elle acquiert vite une renommée auprès des dames de la cour et accouche la reine à six reprises.
Elle est rétribuée 500 couronnes pour la naissance d’un garçon et 300 pour la naissance d’une fille.
Elle perd sa renommée à la suite du décès de Marie De BOURBON-MONTPENSIER, épouse de Gaston d’ORLÉANS, lors de la naissance de la Grande Mademoiselle.
Selon les chirurgiens ayant pratiqué l’autopsie de l’accouchée, le décès serait dû à la persistance de débris placentaires dans l’utérus et Louise Bourgeois est alors accusée de négligence.
À cette époque, les obstétriciens masculins sont peu nombreux à exercer, et tentent de prendre le pas sur la confrérie des sages-femmes.
Louise remet en cause leur compétence en critiquant violemment les conclusions de l’autopsie et les compétences des médecins pratiquant l’obstétrique ; toutefois sa réponse a l’effet inverse à celui-ci escompté, en leur faisant de la publicité.
Elle est la première sage-femme à avoir écrit un livre d’obstétrique, Observations diverses sur la stérilité, perte de fruits, fécondité, accouchements et maladies des femmes et enfants nouveau-nés, publié en 1609.
Dans ce livre elle signale que la stérilité du couple peut être d’origine masculine, même si, comme les médecins de cette époque, elle confond aptitude à procréer avec vigueur sexuelle.
Elle identifie le rôle de la malnutrition sur la santé du fœtus, et elle est la première à prescrire l’administration de fer pour soigner l’anémie.
Elle met en avant l’importance des connaissances en anatomie pour les sages-femmes, et supplie les médecins d’autoriser celles-ci à assister aux conférences et aux travaux de dissection.
En 1636, les sages-femmes parisiennes lancent une pétition auprès de la Faculté de médecine pour que Louise Bourgeois soit autorisée à leur donner des cours d’obstétrique, mais ce droit leur est refusé.
Par la suite, une de ses élèves, Marguerite du Tertre de la Marche est toutefois nommée responsable des sages-femmes à l’Hôtel Dieu, et parvient à refondre le contenu de leur formation.
Elle meurt le 20 décembre 1636 Boulevard Saint Germain à 73 ans.
Il naît le 30 novembre 1745 à Heilly en Picardie.
Il est le fils de Jean Baptiste BAUDELOCQUE, chirurgien, et d’Anne Marguerite LEVASSEUR. Ses frères Félix Honoré (1744-1794) et Jean Baptiste (1749-1800) ont été tous deux médecins. Il est le troisième d’une famille de dix enfants.
C’est son père qui l’initia à la chirurgie dans les campagnes de Picardie.
Il acheva ses études à Paris à l’Hôpital de la Charité où un maître d’obstétrique réputé, Solayrès de Renhac (1737-1772) officiait.
En 1772, après la mort prématurée de Solayrès, à l’âge de 35 ans, il recueillit les manuscrits de ses cours et lui succéda dans la charge d’enseignement de l’obstétrique à l’Hôpital de la Charité. Grâce à Baudelocque, l’œuvre de Solayrès a échappé à l’oubli.
En 1775, à l’initiative du chirurgien Augier du FOT, démonstrateur d’accouchements à Soissons, il publia, grâce aux manuscrits légués par Solayrès de RENHAC, la première édition d’un manuel destiné à l’enseignement des sages-femmes. Cet ouvrage fut publié une seconde fois plus tard sous son seul nom, sous le titre « Principes sur l’art des accouchemens par demande et réponses en faveur des élèves sages-femmes ». Il connut trois rééditions du vivant de Baudelocque et trois autres posthumes.
En 1776, suite à sa soutenance de thèse portant sur la symphyséotomie « An in partu propter angustiam pelvis impossibili, symphysis ossium secanda ? », il est nommé chirurgien de l’hôpital de la Charité, à Paris, et fut reçu maître en chirurgie par le Collège de chirurgie de Paris.
Le 5 ou 6 avril 1777 à Paris, il épouse Andrée DERULLIER (de Vulier, de Voulier, de Rullie, de Rouillier), dont la famille fabrique des mannequins de femmes enceintes pour les démonstrations dans les cours d’accouchements, elle meurt le 4 janvier 1787, sans enfant.
Il publia en 1781 et 1789 les deux premières éditions de son traité savant « L’Art des accouchemens » en deux tomes. Il devint célèbre pour son forceps, sa pratique de la césarienne et l’invention du pelvimètre, qui permet de mesurer le diamètre antéro-postérieur externe, afin de déterminer les patientes chez lesquelles pourraient être rencontrées des difficultés à l’accouchement.
Le 14 septembre 1788 à Amiens, il épouse ensuite Marie Catherine Rose Laurent, le couple eut cinq enfants (3 filles et 2 garçons).
Pendant la Révolution française, les corporations et facultés furent abolies. Les hôpitaux perdirent une partie de leur personnel et de leur financement. Baudelocque réussit cependant à bâtir sa réputation d’accoucheur grâce à une clientèle de ville et à des cours privés d’obstétrique.
En 1794, l’ancienne Faculté de médecine fut remplacée par l’École centrale de Santé de Paris, il y fut chargé des cours pour les étudiants en médecine et pour les sages-femmes.
En octobre 1795, l’Hospice de la Maternité accueille les femmes pauvres et les filles mères pour leur accouchement et permit la formation clinique des sages-femmes et des médecins de l’École de Santé.
De plus, cet établissement recueille également les enfants abandonnés.
En 1798, Baudelocque, en plus de son poste de professeur d’obstétrique à l’Ecole de Santé de Paris, devint chirurgien en chef de la Maternité.
En 1802, fut créée l’école de l’Hospice de la Maternité dans laquelle Baudelocque déploya ses talents de pédagogue utilisant des mannequins permettant de s’exercer aux examens et aux manœuvres obstétricales. Il privilégia l’observation sur l’action préférant laisser faire la nature et se servit le moins possible des instruments.
Occupé par ses multiples charges, il délégua une partie de son autorité à la sage-femme en chef de la Maternité, Marie-Louise Lachapelle (1769-1821) qui assura une partie de l’enseignement des élèves sages-femmes et qu’elle fut autorisée à manier seule le forceps en cas d’accouchement difficile.
Il fut mêlé à un retentissant procès qui lui avait été intenté par un médecin accoucheur, Jean François SACOMBE, farouche opposant de la césarienne et défenseur des pratiques traditionnelles des sages-femmes. Sacombe, qui s’était érigé en défenseur des sages-femmes, accusant Baudelocque d’infanticide, finit par perdre son procès en 1804 et, par la même occasion, tout sens de la mesure.
En 1806, Napoléon nomme Jean-Louis Baudelocque titulaire de la chaire d’obstétrique, la première chaire de spécialité médicale en France.
Il devint le médecin accoucheur des reines d’Espagne, de Hollande, de Naples et de toutes les dames de la cour.
Il avait été choisi et retenu d’avance pour mettre au monde l’héritier attendu par Napoléon et l’impératrice Marie-Louise d’Autriche. Mais, frappé de congestion cérébrale, il n’allait pas voir naître le Roi de Rome.
Il meurt le 2 ou 3 mai 1810, au 16 rue Jacob à Paris (6e) à 65 ans, où il demeurait.
Il a été inhumé au cimetière de l’Ouest de Vaugirard, puis exhumé pour cause d’expropriation au motif du percement du boulevard Pasteur actuel.
Il sera alors inhumé le 17 août 1839 au cimetière du Père-Lachaise (45e division).
Il est le plus célèbre des médecins accoucheurs de son époque.
Médecin de l’hôpital des Enfants malades, il laissera en 1890 son nom à la clinique Baudelocque.
En 1966 sera édifiée la maternité Port-Royal. Les deux fusionnent en 1993 (Paris 14e).
Avenue Denfert-Rochereau existe aujourd’hui une école de sages-femmes portant son nom.
Il naît le 2 juillet 1746 à Dijon, paroisse Saint Pierre.
Son père était maître vitrier.
Après avoir suivi les services de l’hôpital de Dijon, sa mère l’envoya à Paris pour poursuivre ses études de médecine et il se fit inscrire au Collège royal de Chirurgie : il y effectua une scolarité régulière entre 1765 et 1767 ; il y suivit les cours d’anatomie de Raphaël SABATIER et de Jean-Joseph SUE.
Parallèlement, il s’initiait à la chirurgie avec les cliniques de de Lafaye et l’après-midi, celles de Isaac GOURSAUD.
Ses années de Chirurgie prirent fint en 1768, date à laquelle il obtint le titre de Maître en Chirurgie : il s’établit à Dijon en qualité de chirurgien
Il se marie le 27 juillet 1767 à Quetigny, Côte d’Or, avec Jeanne CARRE, fille et petite-fille d’un Maître Chirurgien. Ensemble ils ont un fils Bernard François Hector (1769-1837).
En 1769, il ouvrit un cours gratuit d’anatomie humaine et comparée qui fut suivi par de nombreux étudiants pendant plus de dix ans.
en 1774, les Etats de Bourgogne avaient créé un enseignement de la chimie avec Louis-Bernard GUYTON de MORVEAU comme professeur titulaire et Hugues MARET et François CHAUSSIER comme adjoints. Au décès de MARET, en 1786, il fut promu deuxième professeur de chimie.
A Dijon, ses qualités professionnelles lui attirèrent la faveur de la clientèle et sa renommée dépassa rapidement la Bourgogne ; il se fit remarquer à l’Académie de Chirurgie par plusieurs communications de sorte qu’il obtint, en la séance publique du 10 avril 1777, la Médaille d’Or de l’Académie.
Il fut reçu Docteur en Médecine, à l’Université de Besançon, le 14 janvier 1780 et en 1784, il devint correspondant de la Société Royale de Médecine. Cette même année, il fut admis à l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon dont il devint secrétaire général suite à la mise en retraite de Guyton de Morveau.
En 1785, il publia, à la demande des Etats de Bourgogne, une instruction populaire portant sur ma morsure des animaux enragés : « Méthode de traiter les morsures des animaux enragés, et de la vipère ; suivie d’un précis sur la pustule maligne » (avec Joseph Enaux 1726-1798).
En 1789, il publia une étude sur les muscles du corps humain, dans laquelle il proposait une classification plus rationnelle que celle jusqu’alors enseignée : « Exposition sommaire des muscles du corps humain suivant la classification et la nomenclature méthodiques adoptées au cours public d’anatomie de Dijon » ; cet ouvrage connut une réédition en 1797.
Le 20 décembre 1789, il lut à l’Académie de Dijon un mémoire « Observations chirurgico-légales sur un point important de la jurisprudence criminelle » dans laquelle il démontrait le rôle que pouvait jouer le médecin pour éclairer la justice ; cet ouvrage fut remarqué et il ouvrit l’année suivante à Dijon, un cours de Médecine Légale.
Le 3 nivôse an III (23 décembre 1794), il se marie avec Angélique LABOREY à Dijon (Section du Crébillon), ils ont également un fils Franck Bernard Simon (1804-1866).
En 1794, Antoine-François Fourcroy fut chargé par la Convention nationale de réorganiser l’enseignement médical et chercha une personnalité susceptible de lui proposer les détails de cette organisation. Claude-Antoine Prieur-Duvernois, de la Côte-d’Or, qui dirigeait au Comité de salut public, l’Enseignement des Sciences et des Arts, lui indiqua François Chaussier qui entra ainsi au Comité de l’Instruction Publique : il rédigea un rapport et un projet de décret qu’il lut à la tribune de la Convention, le 7 frimaire de l’an III (27 novembre 1794) ; il y proposait la création d’une seule « Ecole centrale de Santé » à Paris ; les conventionnels, ouverts largement à la décentralisation, demandèrent la création d’autres écoles semblables à Montpellier et à Strasbourg et c’est sur ces bases, que le rapport fut adopté, le 14 frimaire (4 décembre).
Chaussier retourna à Dijon, où il reprit ses cours et ses études ainsi que les missions qui lui avaient été confiées : il avait été nommé médecin des Hospices de Dijon en avril 1793 et Chirurgien des Prisons; il n’y resta pas longtemps, puisqu’il fut rappelé à Paris pour occuper la chaire d’anatomie et de physiologie de l’Ecole de Santé. Chaussier fut, selon l’expression de Joseph-Henri Réveillé-Parise, le professeur de physiologie le plus célèbre de l’Ecole de Paris: il défendit que le vitalisme était la base de toutes les études de physiologie.
Un décret du 7 vendémiaire an III (28 septembre 1794) ayant créée officiellement l’École centrale des travaux publics, future École polytechnique, le Conseil d’administration proposa, moins d’un mois après l’ouverture, d’y installer une infirmerie et de nommer un « officier de santé » (désignation révolutionnaire pour les médecins) pour soigner les élèves malades et donner aussi des leçons sur «l’art de prévenir les maladies et de les soulager». L’état nominatif des agents de l’Ecole polytechnique de l’année suivante le porte comme adjoint de Claude Louis Berthollet « chargé en même temps du cours de Zootechnie et de Salubrité, et Médecin de l’Ecole » : en fait, il enseigna le cours de Berthollet pendant son absence en Italie en 1796-1797. Après la régularisation de l’enseignement de la chimie, Chaussier semble avoir abandonné l’enseignement de cette science et s’être restreint presque entièrement à ses fonctions de médecin.
En 1799, parurent « Les tables synoptiques » qui furent un grand succès. Elles constituent un résumé de physiologie, de pathologie et de thérapeutiques des divers appareils anatomiques du corps humain.
Le 9 mai 1804, il est nommé Médecin des Hospices de la Maternité et on lui confia la Présidence des jurys médicaux pour les examens d’Officier de Santé, Pharmacien et Sage-femme pour la circonscription de la Faculté de Médecine de Paris.
Il fait partie de la commission, nommée par le ministre de l’Intérieur en octobre 1810 pour étudier les « remèdes secrets » ; il y côtoie André Marie Constant Duméril, Jean-Joseph Menuret, Nicolas Deyeux.
En 1815, après la chute du Premier Empire, il fut remplacé dans ses fonctions de médecin de l’Ecole Polytechnique, mais il resta titulaire de sa chaire à la Faculté jusqu’au 21 novembre 1822, date à laquelle la Restauration modifia l’organisation de la Faculté : il fut nommé professeur honoraire et sa chaire lui fut retirée. Il en éprouva une grande amertume et le lendemain, il eut une attaque d’apoplexie qui le priva temporairement de la parole et de la marche. Il se rétablit néanmoins, mais demeura hémiplégique, ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre son activité à la Maternité.
Le 6 mai 1823, il fut admis à l’Académie des sciences.
Entre 1824 et 1827, il sortit plusieurs ouvrages de médecine légale: « Manuel médico-légal des poisons, précédé de considérations sur l’empoisonnement »14, « Recueil de mémoires, consultations, et rapports sur divers objets de médecine légale »15, « Mémoire médico-légal sur la viabilité de l’enfant naissant, présenté à Mgr le garde des sceaux, ministre de la Justice »16
François Chaussier est décédé en son domicile parisien, le 19 juin 1828 à 81 ans, d’une crise d’apoplexie.
Il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise (18e division) le 21 juin : Nicolas-Philibert Adelon prononça un discours au nom de l’Académie, Marie-Alexandre Désormaux, qui représentait la Faculté, fit de même, Duméril, au nom de l’Académie Royale des Sciences lut une longue éloge funèbre.
Don 2ème fils, Franck CHAUSSIER suivit la même voie que son père et soutint sa thèse de doctorat en 1827 à Montpellier.
Il est un médecin français, professeur de la Faculté de médecine de Paris, membre de l’Académie royale de médecine et de l’Académie des sciences.
Chaussier fut l’éditeur principal des articles consacrés à la Pharmacie par l’Encyclopédie méthodique13.
Elle naît en 1712 à, Clermont-Ferrand dans une famille de médecins.
Elle est d’abord pendant trois ans l’élève d’Anne BAIRSIN, maîtresse sage-femme.
En 1739, le 26 septembre, elle reçoit son diplôme et peu après devient sage-femme jurée.
Elle exerce comme maîtresse sage-femme au Châtelet à Paris pendant seize ans.
En 1752, pour joindre la pratique à la théorie, elle publie un livre « Abrégé de l’Art des accouchements ».
En 1754, elle retourne en Auvergne et commence à donner des cours gratuitement.
En 1758, elle conçoit sa fameuse « machine » de démonstration (faite de bois, carton, tissus, coton) qui est approuvée le 1er décembre par l’Académie de chirurgie.
Au cours de la formation qui durait deux mois les élèves étaient invitées à s’exercer sur le mannequin.
Elle meurt le 16 avril 1794 à 79 ans à Bordeaux dans le dénuement et la solitude, sa nièce et son mari étant absents. Il y a une rue Angélique du Coudray, à Thorigné-Fouillard et également une rue Madame-du-Coudray à Clermont-Ferrand, sa ville natale. La maternité de l’hôpital de Melun (77) porte aussi son nom.