« À la rencontre des chauves-souris urbaines » au cœur de la faculté de médecine de Montpellier-Nîmes

Où se cache le Molosse ?

Telle est la question que se posent les chiroptérologues, ces scientifiques qui s’intéressent aux chauves-souris. Les environs de la cathédrales Saint-Pierre et les bâtiments de l’ancienne faculté de médecine abritent en effet un ou plusieurs individus d’une espèce atypique, le Molosse de Cestoni (Tadarida Teniotis). Originaire des régions tropicales, le Molosse de Cestoni s’est adapté à nos latitudes et a colonisé toutes les régions méditerranéennes ainsi que les Pyrénées et l’arc Alpin. Cette espèce dite de haut vol et qui fait parti des plus grosses chauves-souris de France se rencontre plus généralement dans des secteurs de falaises. Mais des écoutes acoustiques ont également permis de confirmer sa présence jusqu’en centre-ville de Montpellier et il est même possible que certains individus aient trouvé refuge sur une haute façade de bâtiment. Alors que l’ensemble des chauves-souris de France émettent des sons d’écholocation inaudibles (ultrasons supérieur à 20khz), Le Molosse de Cestoni est le seul à émettre dans l’audible. En tendant l’oreille vous pourrez peut-être avoir la chance d’entendre son sifflement (comparable au cri de la grive musicienne) 1h après le coucher du soleil.
Les environs des bâtiments sont également fréquentés par les 3 espèces de Pipistrelles, ces toutes petites chauves-souris qui ne sont pas plus grosses qu’un sucre et que l’on peut généralement observer tourner autour des lampadaires à peine le soleil couché. Pipistrelles de Kuhl, Commune et Pygmée sont en effet assez courantes dans les zones urbanisées. Leur écologie très flexible leur permet de trouver refuge dans des arbres creux, des fissures de façade, sous les toitures ou derrière des volets. Certaines aventurières se hasardent même à explorer en fin d’été jusque dans les maisons et les appartements. N’ayez pas de crainte, insectivores elles ne s’attaqueront pas à vous. Pour les voir évoluer en vol, il vous suffira simplement de lever les yeux au coucher du soleil. Pour les entendre par contre, il sera nécessaire de disposer de matériel d’écoute spécifique. C’est ce que les participants de la sortie découverte organisée pour « Halloween » en partenariat avec l’Office de Tourisme de Montpellier ont pu découvrir sur les abords et dans la cours intérieure de l’ancienne faculté de Médecine. Accompagnés par Thierry ALIGNAN (Canopée34) et Alexis BULAND (Etudiant EGPN), tous deux passionnés de ces petits mammifères volants, les participants curieux de nature, ont été émerveillés par l’expérience sensorielle proposée… Voir avec les oreilles..
De nouvelles sorties devraient être organisées dans le courant du printemps prochain, les chauves-souris allant progressivement basculer, l’hiver approchant, dans une période d’hibernation… Sauf le Molosse de Cestoni qui conservera une activité, certes réduites pendant les semaines les plus froides, durant tout l’hiver. Tendez l’oreille, vous aurez peut-être la chance de l’entendre en déambulant à la nuit tombé entre la cathédrale et le Jardin des Plantes. tsssssik, tsssssik, tsssssik, tsssssik…
Thierry Alignan
Crédit photos : Thierry Alignan, Alexis Buland
Cette médiation sur les chauves-souris, dans le but de faire connaître ces animaux et de les dédiaboliser, a été réalisée en partenariat avec l’Office du Tourisme, afin de mettre en avant les richesses de notre patrimoine et ses particularités.

Cette démarche pédagogique pour les curieux du monde animal a été assurée par un spécialiste (un chiropterologue) qui propose, après un temps d’échange et d’explications, d’écouter les ultrasons émis par les chauves-souris à l’aide de capteurs qui les retranscrivent en son audible.

Nous vous informerons des dates des prochaines visites thématiques.