Cour d’Honneur

La cathédrale Saint-Pierre : une chapelle universitaire devenue forteresse

Le bâtiment universitaire est étroitement lié à la cathédrale Saint-Pierre, construite également sous l’égide d’Urbain V. Initialement une église universitaire, elle devient la cathédrale de Montpellier lors du transfert de l’évêché au début du XVIe siècle.
Lors des guerres de Religion, la cathédrale subit de lourds dommages. Les protestants la pillent et la mettent à sac, la laissant en ruines pendant près d’un siècle. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que les évêques entreprennent sa reconstruction, ajoutant des éléments architecturaux comme de nouvelles fenêtres et des étages.
La cathédrale conserve aujourd’hui son caractère imposant avec un porche monumental, conçu pour impressionner et affirmer la puissance de l’Église. Ce porche, bien que n’ayant pas de véritable fonction défensive, ajoute à l’aura militaire du bâtiment.
Anecdotes

Le rôle des premiers bâtiments universitaires en Europe

Le Collège Saint-Benoît est l’un des plus anciens bâtiments universitaires encore debout en France. Contrairement à la Sorbonne, dont le bâtiment originel a été détruit et reconstruit au XIXe siècle, ce bâtiment médiéval conserve des traces de son architecture d’origine. Cela en fait un site d’une importance capitale dans l’histoire universitaire française, avec une continuité d’usage depuis sa fondation.
D’autres universités inscrites au patrimoine de l’UNESCO, comme Salamanque ou Urbino, ont des bâtiments datant de la Renaissance, mais très peu conservent des éléments aussi anciens que ceux de Montpellier.

Les cellules étudiantes et le confort académique au XIVe siècle

L’une des caractéristiques uniques de ce bâtiment est la présence des anciennes cellules étudiantes. Au-dessus du toit de la Salle des Actes, on peut encore apercevoir des vestiges des chambres qui servaient aux étudiants du Collège Saint-
Benoît. Ces chambres étaient de petites cellules organisées en alcôves : une pour dormir, une pour étudier et une pour ranger des affaires personnelles.
Ces cellules témoignent des premières tentatives de créer des cités universitaires en France. Urbain V avait conçu ces bâtiments pour offrir aux étudiants un cadre de vie favorable aux études, avec des tuteurs, des bibliothèques et des espaces de travail. C’est l’une des premières fois dans l’histoire de l’université française qu’un tel concept est développé.
Ces résidences étaient surtout réservées aux étudiants en droit, qui bénéficiaient de bourses ou de mécénat de l’Église. Les étudiants en médecine résidaient quant à eux dans le Collège des Douze Médecins, à quelques rues de là.

La transformation après la Révolution : de collège à faculté de médecine

Après la Révolution française, le bâtiment subit une transformation majeure. En 1795, avec la confiscation des biens de l’Église, l’ancien collège est attribué à la nouvelle École de Santé fondée en 1794. Ce transfert est symbolique, car il marque le retour à la vocation universitaire originelle du lieu, interrompue par la prise de possession du bâtiment par l’Évêque au cours de la Renaissance. Néanmoins, l’Evêque étant le chef suprême des universités, équivalent du recteur actuel (hiérarchiquement au dessus des chanceliers (doyens) de l’Université), l’évêché peut être considéré un peu comme le rectorat aujourd’hui. Il était ainsi fréquenté protocolairement par la communauté universitaire tout au long de l’année scolaire.

Le célèbre chimiste et homme politique Jean-Antoine Chaptal, qui a joué un rôle clé dans la réorganisation des institutions sous Napoléon, a facilité cette transformation. Chaptal est aussi à l’origine de nombreuses réformes industrielles et éducatives, et son portrait (habituellement situé dans la Salle des Actes) est actuellement prêté pour une exposition à l’Hôtel Sabatier d’Espéran.

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