Le saviez-vous ? Le Jardin des Plantes renferme de nombreuses originalités. Parmi les plus récentes en date : un jardin potager permaculturel. Créé il y a deux ans, à l’initiative de Jean-François « Jeff » Fauveau, membre de notre équipe de jardiniers-botanistes, ce carré permaculturel est aujourd’hui lauréat du prestigieux concours national des jardins potagers, organisé par la Société Nationale d’Horticulture de France ! Une immense fierté pour notre Faculté et les équipes du Jardin des Plantes. À l’occasion de la remise des prix qui a eu lieu le 30 novembre, nous avons rencontré Jeff qui nous a renseigné sur ce projet.

 

Un projet issu d’une réflexion post-confinement

C’est en 2020 que germe dans l’esprit de Jeff l’idée de créer un carré potager permaculturel au Jardin des Plantes. Intrigué par l’actualité d’alors, notre jardinier avait en effet observé que de nombreuses personnes se saisissaient de la permaculture pour répondre à des enjeux politiques et économiques.

Investi par la mission de sensibilisation du Jardin des Plantes, Jeff souhaite, par ce jardin, inviter les Montpelliérains à se réapproprier l’agriculture et à reprendre la main sur leur alimentation. Pour cela, il pense son projet autour des variétés de plantes à privilégier sur nos balcons, terrasses et jardins dans notre région au climat méditerranéen.

 

Un jardin permaculturel : kézako ?

Lorsqu’on demande à Jean-François de nous expliquer à quoi correspond un Jardin permaculturel, il nous répond sur deux plans :

  • Le plan technique: la permaculture est issue de pratiques mutualisées à travers le monde, visant à observer la chimie du sol afin d’avoir le moins d’action possible sur celui-ci et sa construction. L’objectif est d’associer des variétés spécifiques de plantes, principalement vivaces, pour créer des systèmes symbiotiques permettant ainsi d’éviter l’apport d’intrants chimiques tels que les pesticides ou des engrais.
  • Le plan des valeurs: plus qu’une simple pratique, la permaculture repose selon Jeff, sur un système de valeurs visant à « protéger la terre, les hommes et partager les surplus ».

 

Somme toute, un jardin permaculturel est un jardin pensé durablement, grâce à une observation minutieuse des écosystèmes biologiques. Travaillé dans le respect de la nature, des saisons et des hommes, il permet d’aboutir des végétaux cultivés sans apports de produits chimiques.

 

Le carré permaculturel du Jardin des Plantes : un lieu de diversité végétale, ouvert au public

Initié en 2020, le jardin permaculturel est visible au niveau du carré numéro 4 de l’école de systématique du Jardin des Plantes. Sur une surface de près de 200 m², le potager concentre plus de 250 espèces de plantes, toutes comestibles. Parmi les espèces cultivées, Jeff essaie de varier entre des plantes dites « classiques » et d’autres plus « originales ». On y retrouve ainsi tomates, aubergines, concombres, pommes, raisins, maïs mais aussi des choux de Daubenton, de l’ail Rocambolle, de la stévia, des cacahuètes ou du bissap. Des fleurs comestibles sont également au rendez-vous pour égayer les papilles des plus gourmands.

Ce potager permaculturel est entretenu par les soins de Jeff qui s’applique également à le faire découvrir aux Montpelliérains par le biais de visites guidées, entre mars et novembre. Jeff en profite pour y prodiguer des conseils sur la permaculture et faire découvrir le fruit de son travail en donnant aux visiteurs quelques fruits et légumes à déguster lorsque la saison s’y prête !

 

Un projet original, lauréat du concours national des jardins potagers 2022

Toute cette variété et ces initiatives pédagogiques ont sans aucun doute contribuer à faire de ce projet un des lauréats du concours national des jardins potagers !

Après avoir candidaté en juin sur la catégorie 4 « Jardin ou Parcelle Pédagogique », les équipes du Jardin des Plantes ont reçu en septembre les jurys du concours au cours d’une visite de deux heures, au cours de laquelle ils ont posé diverses questions techniques à notre jardinier.

Quelques semaines plus tard, c’est avec grand plaisir que Jeff découvrait avoir été sélectionné parmi les 60 jardins en compétition pour recevoir le Grand Prix du meilleur jardin potager pédagogique de France ! 

C’est au cours d’une cérémonie ayant eu lieu le 30 novembre 2022 à Paris que Jean-François et Emmanuel Spicq, chef de culture du Jardin des Plantes ont reçu le prix. Une véritable fierté pour Jeff :

« C’est une très belle surprise. Je suis très heureux, ce projet et ce concours nous permettent de sortir de notre périmètre habituel. Cela nous permet de nous mettre en contact avec d’autres institutions nationales, de nous ouvrir vers l’extérieur. J’ai hâte d’échanger avec les autres participants et lauréats pour faire évoluer ce projet vers d’autres horizons ! »

 

 

 

De la suite dans les projets du Jardin

Outre le joli coup de projecteur sur notre Jardin, ce concours est en effet l’occasion de développer de nouvelles relations d’échanges ou partenariales avec d’autres jardiniers, jardins et/ou institutions, associations.

« J’espère pouvoir trouver dans ces échanges de nouveaux conseils pour développer la pratique de la permaculture sur d’autres projets. Après le potager, j’aimerais expérimenter avec d’autres collègues jardiniers du Jardin des Plantes, la possibilité de développer un nouveau carré permaculturel sur la thématique des plantes résistantes à la sécheresse ! » nous informe Jeff, enthousiaste.

Le carré, déjà identifié, se situera sur le massif Dunal Dellile, une autre parcelle de l’école de systématique. Nous souhaitons donc le meilleur pour la suite à nos équipes du Jardin pour ce nouveau projet, qui sera peut-être l’occasion de postuler à ce concours, dans une autre catégorie !

 

Infos pratiques :

Tous les cinq ans, une nouvelle équipe décanale, composée de vice-doyen.ne.s et de chargé.es de mission est nommée par le ou la Doyen.ne pour le ou la représenter dans le cadre de missions définies. Cette année, Pr Nadine Houede a été nommée Vice-Doyenne aux finances. Elle succédera prochainement au Vice-Doyen Messner sur cette fonction. Retrouvez ici son interview : découvrez son parcours et les projets qu’elle souhaite mettre en place dans le cadre de sa mission !

Vous avez été nommée par la Doyenne Mme Isabelle Laffont, pouvez-vous nous présenter votre parcours ainsi que votre spécialité ?

Diplômée de deux doctorats médecine et biostatistique, j’ai eu la chance de passer deux années au Canada en fin de cursus, ce qui m’a permis d’obtenir une solide expérience en oncologie urologique et une dynamique de recherche. J’ai fait ma première partie de carrière en tant qu’oncologue au centre anticancéreux de Bordeaux, chef du département d’onco-urologie et de l’unité des essais de phase précoce, membre actif de sociétés savantes française et américaine en oncologie.

Actuellement cheffe de service au CHU de Nîmes et adjointe au chef du pôle, je mène de nombreux programmes de recherche au sein d’une unité INSERM de Montpellier et me bats pour la mise à disposition rapide des progrès de la recherche au bénéfice des patients.

 

Comment comptez-vous concilier vos activités de vice-doyenne et vos autres obligations professionnelles ?

J’ai la chance d’être appuyée par une équipe jeune et dynamique en oncologie, j’occupe deux fonctions inhérentes au statut universitaire, directrice du Cancéropole Grand Sud-Ouest, au plus près des équipes de recherche en cancérologie, et maintenant vice-doyenne chargée des finances, en soutien aux projets des enseignants et des étudiants.

 

Quels seront vos contributions et vos objectifs ? Quels sont les projets que vous souhaitez mener à bien dans votre fonction ?

Madame La Doyenne m’ayant accordée sa confiance dans cette nomination, je souhaite l’assister au mieux dans les missions de gestion qui me sont dévolues, à la fois pour ses actions spécifiques en terme de DI et DIU et en lien avec l’université. Je travaillerai pour un équilibre budgétaire afin d’offrir aux étudiants et enseignants les meilleures conditions d’enseignement possible.

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter cette nomination ?

Si je dois souligner que les chiffres sont dans ma nature, deux facteurs m’ont motivée pour accepter ce poste, d’une part ma reconnaissance envers la faculté qui m’a nommée Professeur en 2015 et mon souhait de mettre en retour toutes mes ressources à contribution pour la poursuite de ses actions, d’autre part le compagnonnage bienveillant de mon prédécesseur le Pr Patrick Messner.

Régulièrement, la DVC (Direction de la Vie des Campus) lance des appels à projets nommés « ALIVE » pour améliorer la vie des étudiants sur les campus de l’Université de Montpellier. Ces projets, construits en collaboration avec les étudiants de chaque campus permettent de donner naissance à des initiatives originales qui sont financées par la CVEC. En 2020, la Faculté a répondu à l’appel permettant d’aboutir à la création d’un abri-vélos sécurisé sur le campus Arnaud de Villeneuve.

De quoi parle-t-on ?

Alive, ce sont des appels à projets lancés, chaque année, par la DVC (Direction de la Vie des Campus) avec un cahier des charges clairement exprimé :

« Dans le cadre du déploiement de la CVEC*, l’Université de Montpellier a choisi de lancer l’appel à projets ALIVE « Amélioration des lieux de vie étudiante » à destination des UFR, Écoles et Instituts. L’appel à projets est lancé pour la création ou la réhabilitation d’espaces destinés à la vie étudiante sur les campus de l’UM et ce, en dehors des lieux de formation. »

Ces appels à projets  ont donc pour objectifs de :

  • Favoriser les conditions d’accueil et de la vie étudiante
  • Développer le mieux vivre ensemble pour les étudiant·e·s.

 

Le projet de 2020-2021 : un abri à vélos sécurisé pour le campus ADV

En 2020, la Faculté de Médecine, en collaboration avec le Vice-Doyen étudiant de l’époque, Florian Mary, décide de consulter ses confrères et consœurs étudiant.e.s et de répondre à l’appel à projet ALIVE. Il est ressorti de cette consultation le besoin d’un abri à vélos sécurisé. Sa construction a ainsi débuté en janvier 2022 et a été achevée en ce début d’année universitaire.

L’abri à vélo est maintenant en fonction avec un accès sécurisé par carte pour 150 étudiants du Campus ADV. Ceux-ci se sont inscrits volontairement en septembre suite à l’appel émis par la direction de la faculté par e-mail. En janvier 2023, le nombre d’accès sera réévalué à la hausse s’il est constaté une sous-utilisation de l’abri.

Cet abri constitue un véritable avantage pour nos étudiants qui peuvent ainsi allier efficacité et écologie en choisissant le vélo comme mode de transport. La sécurisation de l’abri permet de limiter fortement les vols !

 

* La loi n° 2018-166 Orientation et Réussite des Étudiants du 8 mars 2018, dite loi ORE, a créé une contribution vie étudiante et de campus (CVEC), destinée selon l’article L. 841-5.-I du code de l’éducation à « favoriser l’accueil et l’accompagnement social, sanitaire, culturel et sportif des étudiant·e·s et à conforter les actions de prévention et d’éducation à la santé réalisées à leur intention »

En juillet, via le pôle échanges de l’ACM, 13 étudiants ont eu l’opportunité de s’envoler pour le Togo dans le cadre d’un projet solidaire pour une association qui œuvre pour la réhabilitation d’une école. Une soirée restitution du Projet de Solidarité Internationale a été organisée autour de la projection d’un film ! Retour d’expérience.

Comment s’est passé votre voyage ?

Le voyage s’est merveilleusement bien passé. Nous avions évidemment beaucoup de craintes puisque bien que le projet a été pensé il y a 3 ans, il n’a jamais abouti jusqu’au bout à cause de la crise sanitaire. Nous étions donc les premiers à partir mais le voyage s’est bien passé que ce soit au niveau du pré-projet (récolte d’argent, bourses, tombola..), de la sécurité, de la relation avec les volontaires togolais, avec les enfants, au niveau du chantier… Notre arrivée a aussi été bien préparée par notre association locale partenaire Espace Hotsi qui nous a accompagnés de notre arrivée à l’aéroport jusqu’à notre départ en passant par la gestion des logements, des repas, des transports…

Quelles étaient vos missions ?

Notre mission principale était l’aide à la rénovation de 4 classes d‘école maternelle / primaire ainsi que des latrines. Le soutien était d’abord financier puisque c’est nous qui avons financé le matériel et les bénévoles (environ 3800 euros). Ensuite, nous avons apporté une aide humaine en constituant une main-d’œuvre supplémentaire sur le chantier.
Les après-midi nous avons organisé des jeux et ateliers avec les enfants du village volontaires (peinture, balle aux prisonniers..). Nous avons aussi assisté à la cérémonie de fin d’année de l’école où les résultats scolaires sont prononcés. Nous avons profité de cette occasion pour offrir le matériel scolaire nécessaire à la rentrée 2022 aux élèves, permettant ainsi une égalité des chances puisque tous les enfants n’ont pas les moyens de payer le matériel demandé.

Qu’avez-vous mis en place ?

Le chantier consistait en la rénovation des escaliers (maçonnerie), de la toiture, des gouttières et de la peinture (nous avons poncé puis repeint les murs extérieurs et intérieurs).

Avez-vous été confrontés à des complications auxquelles vous ne vous attendiez pas ?

Nous ne pouvons pas dire que nous avons été confrontés à de réelles complications. Nous nous étions préparés à être gênés par l’hygiène qui était différente mais nous nous sommes finalement adaptés assez vite (l’adaptation est rapide quand nous n’avons pas le choix). Ainsi, nous avons surtout été surpris d’abord par l’autonomie des enfants et cela dès le plus jeune âge (parfois un enfant de 5 ans peut porter et s’occuper de son petit frère de 1 an). Nous avons aussi pu constater la différence culturelle en ce qui concerne les relations amoureuses et la conceptualisation de celles-ci. A part le choc culturel qui est inhérent à ce genre d’expérience nous n’avons pas vraiment été confrontés à de grosses complications, il s’agit simplement de s’adapter sur tous les aspects de la vie dans un pays ou le mode de vie est à l’opposé de ce que nous connaissons en Europe.

Avant votre voyage, vous vous êtes rapprochés de Médecin du Monde, comment se sont articulées vos actions de sensibilisation ?

En effet, nous avons eu un premier contact avec Médecin du Monde qui était très motivé pour nous accompagner sur cette aventure, malheureusement après plusieurs relances nous n’avons pas eu de nouvelles de leur part. Nous avions donc préparé des séances de sensibilisation mais sur place la pratique a été beaucoup moins évidente que ce que nous pensions. Tout d’abord parce que les enfants ne parlent pas tous bien français en fonction de leur âge (ils apprennent le français à l’école puisque c’est la langue officielle du pays). Et ils avaient aussi surtout envie de jouer avec nous et de faire des activités physiques. La disparité du groupe ne nous a donc pas permis de réaliser nos actions de sensibilisation comme nous l’avions espéré. Cet aspect de la mission est donc un point à améliorer pour l’année prochaine.

En quoi l’expérience vous a impactée ?

Cette question est assez difficile. Je pense qu’il nous a fallu d’abord du temps à chacun au retour afin de « digérer » tout ce que nous avons vécu. Nous n’avons pas la prétention de dire que ce voyage nous a transformé du tout au tout et que nous sommes maintenant des personnes nouvelles. Mais cette expérience marque assurément et nous a beaucoup apporté d’un point de vue humain. Il est parfois intéressant de « se prendre une claque » et nous pouvons dire que c’était une véritable tornade culturelle, sociale et humaine que nous avons vécu. Au retour, nous sommes toujours nous, étudiants en médecine à la Faculté de Montpellier-Nîmes, dans l’engrenage de notre train train quotidien, mais il n’y a pas un jour ou je ne repense pas à ce voyage au Togo. Je ne sais pas si cette expérience fera de moi quelqu’un de meilleur, ou améliorera ma pratique de futur médecin, mais elle m’a apporté quelque chose, cela est certain.

Quel bilan en faites-vous ?

J’ai le plaisir de pouvoir dire que le bilan de cette mission est extrêmement positif. Bien sûr nous pouvons nous améliorer sur la gestion du départ en amont, la gestion de l’argent sur place (difficulté de retrait), la préparation et l’adaptation de la sensibilisation. Mais rien que le fait d’avoir mené la mission à bien est une réussite. De plus, nous sommes certains de l’utilité de notre action puisque nous sommes en contact avec Étienne, le directeur de l’école qui nous envoie régulièrement des vidéos des enfants ayant classe dans leur bâtiment fraîchement rénové. Ce projet est donc évidemment à reconduire en essayant au maximum d’améliorer les petits cafouillages de cette année.

Avez-vous de nouveaux projets ?

Les nouvelles Vice-Présidentes en charge des Échanges au sein de l’Association Carabine Montpelliéraine ont récemment présenté auprès des étudiants en médecine le nouveau projet de cette année qui consiste à repartir au Togo avec l’association Espace HOTSI. En effet, nous sommes persuadés que la continuité de cette mission est essentielle pour une année supplémentaire. La forme du projet reste donc la même (chantier de rénovation, construction, soutien scolaire…), le fond reste encore à définir avec la nouvelle équipe des Med’Trotters qui sera bientôt sélectionnée.

Découvrez l’aventure des Med’Trotters en vidéo !